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LE DISCIPLE

fut venu l’inviter à sortir à son tour. Il se souvient d’avoir marché devant lui très vite et très loin. Des bourgeois de Combronde qui rentraient après les assises le rencontrèrent sur la route de ce village. Il sortait d’une auberge où il avait écrit quelques lettres adressées l’une à son père, l’autre à sa mère, une troisième à son colonel, une dernière à Maxime de Plane. À neuf heures, il frappait à la porte de l’hôtel du Commerce, où M. de Jussat lui avait dit que la mère de l’acquitté était descendue, et il demandait au concierge si M. Greslou était là. Ce garçon avait entendu le récit de la dramatique audience. Il devina, rien qu’à l’uniforme du capitaine, qui se trouvait devant lui, et il eut le bon sens de répondre que M. Robert Greslou n’avait point paru. Malheureusement, il crut bien faire de monter aussitôt chez le jeune homme, qui, sorti de prison depuis une heure, se trouvait avec sa mère et M. Adrien Sixte. Ce dernier n’avait pu résister aux supplications éperdues de la veuve, qui, l’ayant rencontré dans le corridor de l’hôtel, l’avait conjuré de l’aider à raffermir son fils.

— « Monsieur, » dit cet homme à Robert après avoir demandé la permission de lui parler à part, « prenez garde, M, le comte de Jussat vous cherche. »

— « Où est-il ? » interrogea fiévreusement Greslou.