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la minute où Laurence descendait de sa chambre, un peu pour ne point paraître craindre cette rencontre, flatté aussi par la réserve soumise de cette cour mystérieuse. Et puis, n’émanait-il pas de l’élégant cavalier cet attrait d’une existence plus libre, plus comble, plus pareille à celle dont elle gardait l’incurable nostalgie ? Comme s’il eût saisi cette nuance, le subtil enjôleur, dès qu’elle était là, changeait de sujet de conversation. Il racontait une fête mondaine à Toulon, ou quelque épisode de ses voyages lointains. Il parlait de Paris, de Londres. Il questionnait Laurence sur ses propres souvenirs, l’entraînant ainsi à revivre une minute dans le passé regretté. Pierre le devinait, ce regret, à l’animation qui éclairait soudain ce charmant visage, trop réfléchi d’habitude. Il arrivait ainsi à l’intéresser, mais sans l’émouvoir vraiment, et, cela il ne pouvait pas le comprendre, sans lui toucher le cœur. Sans