Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/86

Cette page n’a pas encore été corrigée

potager. Quand il ne trouvait que la mère ou Marie-Louise, il leur demandait de leurs nouvelles et il écoutait patiemment les interminables ragots du quartier de l’Almanarre. Sauf Marius, tout ce petit monde n’avait que de l’amitié dans les yeux pour le dangereux visiteur, dont ils savaient bien qu’il était là pour Laurence. Pourquoi, avait dit le jardinier à son fils, ne l’épouserait-il pas ? Ils étaient naïvement fiers de leur Princesse, comme le frère irrité l’appelait amèrement. – Toute petite, ils lui donnaient, eux, ce surnom déjà, mais avec admiration. Tantôt, Libertat venait en automobile, sans que son cheval l’attendît. Alors, la voiture restait sur la grand’route, le chemin privé des Albani étant trop mauvais pour les pneus. Il marchait vers la maison et s’asseyait sur le banc de pierre, à l’ombre d’un groupe de palmiers qui faisaient touffe dans l’angle de la bâtisse. Il avait l’art de prolonger la causerie, jusqu’à