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que Pierre Libertat était revenu à plusieurs reprises sans la demander. L’ayant rencontrée sur le chemin, il l’avait saluée, mais sans l’aborder. Elle lui avait su gré de cette discrétion. Elle avait voulu y voir un signe de repentir. C’était vrai que le jeune homme, en voie de devenir réellement amoureux, éprouvait ce repentir, ou du moins le regret d’avoir blessé la jolie et farouche enfant. Et une autre heure était arrivée, où ils s’étaient parlé derechef. Il l’avait priée humblement, timidement, qu’elle lui pardonnât.

– « Si vous me défendez de venir chez vous, » avait-il imploré, « je vous obéirai. »

Elle n’avait rien répondu, et Pierre avait pris l’habitude, peu à peu, de passer par la maison Albani chaque fois qu’il se rendait à son écurie de courses. Tantôt il était à cheval, et il s’arrêtait, sans descendre de sa bête, pour causer culture avec le père qui vaquait au travail de sa vigne ou de son