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sa taille, ce souffle près de son visage. Elle n’avait provoqué d’aucune façon un tel manque de respect, et quoique sa conscience le lui affirmât, ce souvenir la remplissait d’une confusion toute mélangée de honte Elle se rendait compte cependant qu’un audacieux, capable d’avoir tenté ce demi-enlèvement, n’en resterait pas là. Un matin, en effet, qu’elle était dans sa chambre, occupée à son travail de vernis, elle avait entendu le pas d’un cheval résonner sur le sol dur de la petite route intérieure qui traversait la propriété. Dissimulée contre le chambranle de la fenêtre, elle avait pu voir Pierre Libertat qui s’arrêtait et parlait à Marie-Louise. Il commandait de nouveau un panier de fleurs, comme si rien ne se fût passé. Laurence s’était retirée vivement, en proie à une irritation qu’avait encore accrue la joie de sa sœur disant à la table de déjeuner, une heure plus tard :