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– « Vous vous trompez, monsieur, » avait-elle dit en lui tournant le dos.

Et comme il s’avançait pour lui barrer le passage.

– « Laissez-moi aller. »

Il avait de nouveau regardé autour de lui et constaté que le coin restait désert :

– « Il faudra bien que vous m’écoutiez, » avait-il dit, et, saisissant Laurence par la taille, il l’avait assise de force dans l’automobile. Par chance un passant se montrait au détour de la rue. Elle avait pu sauter à bas de la voiture. Le jeune homme avait paru hésiter une minute. Puis, comme il voyait Laurence aller droit au survenant, pour lui demander aide au besoin, il avait mis sa machine en marche et il avait disparu.

Huit jours s’étaient écoulés depuis cette odieuse scène dont la jeune fille n’avait parlé à personne. Un frisson de pudeur l’avait retenue. Elle sentait encore cette étreinte des bras du ravisseur autour de