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n’était certes, pas coquette, mais à l’incertitude sentimentale, trop naturelle aux êtres jeunes qui ont l’indéfini de leur avenir devant eux, se joignait, pour la rendre plus hésitante, cette autre incertitude : la dualité de ses aspirations. Et puis, Pascal n’était pas seul à s’occuper d’elle. Le jardinier de l’Almanarre avait un rival, ce Pierre Libertat, dont le brave Antoine Albani espérait un peu, et si naïvement, qu’il pourrait tout de même épouser sa fille. Cet autre amoureux de Laurence appartenait, lui, à un tout autre monde que le tâcheron Couture.

Les Libertat de Toulon, dont était Pierre, s’apparentent à une très vieille famille de la côte. À tort ou à raison, ils prétendent remonter à ce capitaine Libertat, célèbre dans l’histoire de Provence. Il fut nommé viguier de Marseille pour avoir, en 1596, conservé cette ville au Roi, comme il est raconté dans la Chronique Novenaire de