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la fois si indéterminées et si fortes que sa fille subissait depuis son retour ?

Ce double et contradictoire sentiment de la valeur et des insuffisances de son milieu, cette satisfaction de s’y être abritée et cette involontaire nostalgie d’une autre société, tout ce petit drame intérieur s’était comme ramassé, avait comme pris forme dans cette double relation avec deux jeunes gens du pays, ce Pascal Couture et ce Pierre Libertat, dont Marius s’inquiétait trop justement. Jolie comme elle était, rendue plus séduisante encore par les traces d’élégance qu’elle gardait de sa vie avec lady Agnès, le retour de Laurence au pays ne pouvait guère passer inaperçu. Un de ses camarades d’enfance, qui possédait un bien pas très éloigné de celui des Albani, l’avait aussitôt courtisée. C’était ce Pascal Couture dont avait parlé le frère, – Pascal le Goy, comme on l’appelait. C’est le mot provençal