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parents sur le quai de la Halte de l’Almanarre, une intense impression d’asile reconquis ! Avec quel attendrissement elle avait regardé les visages rayonnants de sa mère et de son père, si émue de les retrouver un peu vieillis ! De quelle étreinte elle avait serré dans ses bras sa robuste sœur, sur les joues brunes de laquelle les larmes du contentement traçaient des raies ! Qu’elle avait été joyeuse de voir Marius forci et grandi, tout raide dans ses habits les plus neufs !

– « S’est-il fait faraud pour toi, notre pitchoun ! » lui avait dit le père.

Cette bonhomie d’un chaud accueil répondait trop à son profond besoin d’une affection consolatrice, et, quand elle commença de ranger ses effets dans la petite chambre où elle avait grandi, elle ne put se retenir de dire tout haut, en écoutant les bruits familiers, le pépiement des poules sous la fenêtre, l’aboiement du chien, la rumeur