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elle s’était vengée en détachant le bracelet qu’elle avait posé sur la table sans dire un mot, et elle avait regardé fixement lady Peveril. Celle-ci, intimidée, malgré son orgueil, par l’évidence de son injustice et l’attitude dédaigneuse de sa victime, avait eu aux lèvres une parole d’excuse, qu’elle n’avait pas su prononcer. Puis, gauchement, comme une personne riche qui aggrave l’insulte faite à une inférieure pauvre, en croyant la réparer à coup d’argent :

– « Naturellement, » avait-elle dit, « je veux payer votre voyage de retour dans votre pays. Ce n’est que juste. Et puis, vous pouvez garder ce bracelet… »

– « Non, madame, » avait répliqué Laurence, en repoussant le bijou. « Je n’ai besoin de rien. Je vous demande simplement de me faire reconduire à la gare. » Quelle scène, et qui avait donné à la petite Provençale, quand elle avait embrassé ses