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sentait son cœur serré, pour répondre aux questions de la nouvelle venue posées dans un français dont la prononciation rude et caricaturale avait encore accru ce malaise. Quel contraste avec la voix de lady Agnès, presque enfantine de douceur ! Quel contraste aussi entre ses manières caressantes et la façon brutalement pressée et inquisitoriale avec laquelle lady Peveril avait procédé aussitôt à l’inventaire ! Laurence l’entendait commander : « Donnez-moi ceci… Donnez-moi cela… Combien y a-t-il de draps ? … Combien de couverts ? … Où a-t-elle acheté ce meuble ? … » Elle montrait une commode Italienne, incrustée de pièces d’ivoire à demi détachées, que lady Agnès avait découverte à Pise, dans une arrière-boutique d’un des quais de l’Arno. Laurence avait été témoin de son ravissement, et elle écoutait, maintenant, lady Peveril, murmurer entre ses dents : « She’s always been