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sur son lit d’agonie, toute fluette et toute blanche… Par une tiède et douce après-midi du printemps anglais, Laurence et sa protectrice étaient occupées à leur patient travail de vernissage, chacune de son côté, dans l’atelier que l’élève de Burne-Jones s’était fait construire à l’extrémité d’une aile de sa maison de campagne. En levant la tête de dessus son ouvrage la jeune fille avait vu lady Agnès immobile dans son fauteuil, les mains pendantes, son pinceau tombé sur le tapis. Elle l’avait appelée. Pas de réponse. Elle avait couru vers elle. Sans un cri, sans un soupir, sans une convulsion, lady Agnès était morte d’une rupture du cœur.

– « La seule mort vraiment subite, » devait dire le médecin, appelé aussitôt, et, pour consoler le désespoir de Laurence, il avait ajouté :

– « Elle n’a pas souffert une seconde, je vous assure. C’est la mort que je me