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esprit, lui paraissaient, en effet, des rêves. Un rêve, ce départ pour Paris, emportée par cet automobile ; et tour à tour, devant la campagnarde sédentaire de l’Almanarre, avaient défilé la banlieue de Toulon, les gorges d’Ollioules, celles de Roquevaire, la plaine d’Aix, Aix elle-même et ses palais, la Durance et ses grèves. Un rêve, Avignon et ses remparts, le Rhône impétueux au pied des Cévennes. Un rêve, Lyon et ses quais, ses longues places, son brouillard, puis les coteaux de la Bourgogne et les échalas de leurs vignes, dont elle avait regardé les cépages, avec l’étonnement d’une vendangeuse du Midi pour cette culture si nouvelle. Un rêve, enfin, Paris, et ces courses à travers la grande ville qui l’avaient métamorphosée en quelques jours comme par le coup de baguette d’une fée. L’imprudente lady Agnès avait voulu, elle l’avait promis au père, – que sa protégée fût traitée en demoiselle. Comment Laurence