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se mêlaient brusquement ; – celui de lady Agnès sanglotant au chevet du lit d’agonie de Millicent, – celui, surtout, de cette morte, et de son visage si blanc, si mince, la bouche immobile et décolorée, les narines pincées, les paupières fermées, celui, enfin, de lady Agnès, sous les eucalyptus de la gare, montant dans le train dont un wagon emportait vers l’Angleterre le cercueil de son enfant.

Laurence avait bien cru que cette catastrophe marquait la fin de ses relations avec la grande dame étrangère à qui Mireio Lodge représenterait des émotions trop douloureuses. Elle se rappelait avoir passé maintes fois, durant les mois qui avaient suivi, devant le portail. Elle épiait, avec un battement de cœur, l’apparition du fatal écriteau : Villa à vendre, sur un des piliers… Et un jour, quel saisissement ! – c’était en juin, comme elles étaient occupées, elle