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ces braves gens dont elle avait tant craint qu’ils ne hasardassent un geste, qu’ils ne prononçassent une parole dont leurs visiteuses pussent sourire. Mais non. La grande dame avait trouvé le moyen de mettre ce petit monde à l’aise, avec une grâce dont la jeune fille l’avait admirée et aimée davantage… Et elle se revoyait, elle-même, peu de temps après, allant à son tour rendre visite à la portraitiste, retenue chez elle par une aggravation de l’état de sa malade. Elle retrouvait son émotion devant le portail. Sur un des piliers en pierre de liais elle épelait, le nom, gravé au ciseau, que l’Anglaise avait donné à sa demeure méridionale : Mireio Lodge. Vers la villa montait un couloir de cyprès enguirlandés de roses. Laurence s’était tant complu à le suivre et à reconnaître dans tout l’enclos ce génie des jardins, que possédait, comme beaucoup de ses compatriotes, l’habitante de cette maison rustique, si recueillie sous