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l’offre du mariage se révélait à cette minute. Le brutal égoïsme du mâle irrité se manifestait par cet éclat de sauvagerie qui allait le précipiter à une action immédiate. La jeune fille le comprit, et, d’instinct, opposant à cette démence le calme qui dompte les frénétiques :

– « Non, monsieur Libertat, » dit – elle simplement, « vous ne ferez pas cela. »

– « C’est ce que vous allez voir, » rugit-il.

– « Vous ne ferez pas cela, » répéta-t-elle, « parce que vous êtes un Monsieur, d’abord, et parce que vous n’êtes pas un lâche. »

– « Je ne suis pas un Monsieur, » répondit-il, « je suis quelqu’un à qui l’on prend la femme qu’il aime et qui se venge. »

– « Arrête-toi, Pascal, » cria Laurence à Couture qui s’approchait en courant, et qu’elle voyait d’un coup d’œil, jeté en arrière, à cent pas à peine. Elle avança vers le cavalier furieux, si près que les