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celui où les travailleuses se tenaient accroupies. C’était Laurence, qui, désireuse de causer avec son fiancé, dés le retour de l’enterrement, se hâtait vers la bastide de Couture, sans soupçonner le menaçant voisinage du prétendant repoussé. Celui-ci connaissait assez la position respective des deux propriétés : celle des Albani et celle de son rival, pour deviner où allait la jeune fille. Un autre détour lui permit de gagner le mince sentier par où elle s’avançait, en s’abritant contre un rideau serré de noirs cyprès derrière lequel il l’attendit. Quand elle fut à portée, il déboucha de sa cachette, et fonça soudain sur elle, aussi vite que le permettait l’étroitesse du chemin, dressé en crête entre les cultures. Contraint de poser son sabot sur de véritables éboulis, Cyrano, nerveux comme un animal de race, bavait sur son filet, en secouant sa tête et dansant un peu. Libertat le calmait de la voix, et caressait de la main