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aiment, tendre et sublime folie des grands amoureux. Afin de l’exécuter plus vite, poussé aussi par le passionné désir de revoir Laurence et d’apaiser cette tempête d’idées par la réalité de cette chère présence, Couture, la cérémonie finie, se hâta vers la gare du chemin de fer du Sud, toujours suivi du garçonnet. Il avait bien calculé. Il arriva juste à temps pour monter dans le train. Quelques minutes plus tard, ils descendaient à la station de l’Almanarre.

– « Va m’attendre chez nous, » dit-il à Virgile, « et ôte ton costume pour travailler. Tu commenceras de biner les rosiers. »

Lui-même, d’une marche aussi rapide que le permettait son infirmité, il se dirigea vers la maison des Albani. Ce lui fut un saisissement, au sortir d’un petit bois d’oliviers, d’apercevoir à droite, et sur un étroit chemin de traverse, la silhouette de Laurence causant avec un homme à cheval, dans lequel il reconnaissait Libertat.