Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/306

Cette page n’a pas encore été corrigée

les plus proches demeurent au logis à se lamenter, pendant que l’on enterre les personnes qu’ils pleurent. Ils étaient les seuls dans le cortège, Pascal et l’enfant, à connaître la vérité sur la tragédie que représentait la mince et courte bière, drapée de blanc et parée de fleurs. Et puis, le souvenir de la soirée de la veille, passée auprès de sa fiancée sous les mimosas embaumés de la maison Albani, le faisait se répondre :

– « Mais si. Nous savons les caractères nous savons les cœurs, si nous ne savons pas les actes. Alors, nous devons croire que ces actes ont ressemblé aux cœurs et aux caractères. Ce qu’il y a de certain, c’est que Laurence, avant-hier, prenait le thé avec Mme Libertat. Le fils lui faisait la cour. Il ne la lui fait plus, puisqu’elle m’épouse, Ça, c’est certain aussi. Que se sera – t-il passé ? … Quelque affront de la mère, sans doute, ou du fils. Ces gens riches, avec nous autres, ça se croit tout permis. Alors, elle aura