Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/296

Cette page n’a pas encore été corrigée

disparu dans la direction d’un bar dont il était l’habitué, avec l’évident projet de prélever, sur l’avance reçue, deux ou trois apéritifs de consolation, avant que la terrible femme qui gouvernait tout chez lui n’eût mis la main sur cet argent ! Pascal et Virgile continuèrent donc leur route seuls. Quand ils eurent gravi la ruelle caillouteuse qui conduisait, dans la ville haute, à la demeure de Nas, ils trouvèrent la porte barrée par un flot de gens qu’attirait la curiosité d’un si tragique événement. Ils s’écartèrent devant le frère, dont la pâleur et le trouble provoquèrent un murmure de commisération. « Coumo a de peino ! » 12 entendait murmurer autour de lui l’assassin par imprudence, qui n’osait pas lever les yeux. Quelle épreuve, et surtout d’entrer dans la chambre à coucher où se tenait Mme Nas, sa belle-mère à lui, mais la mère du mort.