Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/295

Cette page n’a pas encore été corrigée

et ravissante joie de ses accordailles, sans la dérivation forcée que lui imposait le règlement des derniers rapports entre l’enfant et sa famille. Il fallut d’abord qu’il le conduisit chez ses parents, devant le cercueil de son frère. Le père Nas était venu lui-même chercher son garçon à la bastide. Ce vieux tâcheron, intoxiqué d’alcoolisme, était arrivé comme hébété.

– « Faut qu’y lui dise adieu à ce pauv’Victor, tout d’même ! … » avait-il suggéré après un aparté de quelques minutes, où il avait demandé à Couture un acompte sur le prix convenu entre eux pour le louage de son fils.

– « Vous ne venez pas aussi ? » avait-il ajouté. Le protecteur, pour ne pas quitter son protégé, avait accepté cette invitation dont le sens lui fut révélé bientôt par la soudaine éclipse du père.

– « J’ai une course à faire, » avait dit l’ivrogne, « je vous rejoindrai à la maison. » Il avait