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lui monta aux lèvres, qu’il n’osa pas poser. Elle acheva son humble besogne de servante, et, comme elle lui présentait l’omelette dorée sur un plat de terre brune, elle lui sourit cette fois, d’un sourire si doux, une telle loyauté émanait d’elle, qu’un remords lui vint, d’avoir pensé ce qu’il avait pensé. Quand ils furent dans la petite salle et qu’elle eut posé le plat sur la table, il l’attira contre sa poitrine, en lui disant le même mot qui l’avait froissée sur les lèvres de Libertat, la veille. Maintenant, elle en vibrait tout entière :

– « Ma Laurence ! »

– « Oui, ta Laurence, » répondit-elle en lui rendant son étreinte et son baiser.

Et se dégageant :

– « Allons, viens manger. Je vais te servir, mon cher mari. »