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Laurence les écoutait, avec un tremblement d’entendre un soupçon quelconque, émis sur le véritable auteur du meurtre. Il n’en fut rien. D’ailleurs, comment une semblable idée aurait-elle pu naître avec l’alibi du séjour auprès de son patron ?

– « Pauvre petit Virgile Nas ! » finit-elle par dire en se levant de table. « Je vais jusque chez Pascal voir comment il est. »

– « Bien triste, pour sûr, » fit Marie-Louise. « D’abord, de cette mort, et puis, si ses parents s’avisent de le reprendre, à présent qu’ils n’ont plus que lui ? »

– « Voilà comment on se voit les uns les autres, » se disait Laurence, en suivant, pour la troisième fois de la journée, le chemin entre la campagne des Albani et la campagne de Couture. « On ne connaît des gens que des moitiés de vérité, et alors on leur