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me marie à Toulon, » dit la jeune fille, « tu répondras que ce n’est pas vrai. Continue ta besogne sans t’inquiéter, et, si tu as faim, toi aussi, je t’ai apporté de quoi manger. »

Elle lui tendit les quelques provisions dont elle s’était munie, et, comme elle se retournait, en s’en allant du côté de la maison Albani, elle l’aperçut qui s’asseyait sur une motte de terre, entre deux coups de pioche. Il mordait de grand appétit dans le chanteau de pain qu’elle venait de lui donner, – signe que la vie reprenait en lui, avec l’espérance.

– « Il est sauvé, » pensait-elle, avec un renouveau d’espérance, elle aussi. Quel contraste avec son anxiété, quand, tout à l’heure, elle suivait en sens inverse ces mêmes petits chemins aménagés entre les pièces de terre cultivées, celle-ci en artichauts, une autre en rosiers, celle-là en vigne.

– « Ce Pascal, comme il est bon ! C’est le cœur de lady Agnès. »