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ces objets, témoins de la vie rude et solitaire du jardinier, avec un sourire attendri : celui d’une ménagère qui regarde son futur royaume et le voit par avance tout changé.

– « Je reviens dans une heure, » dit-elle enfin, du seuil de la maison, au pauvre Virgile, qui continuait de s’efforcer sous le soleil. De grosses gouttes de sueur roulaient déjà sur son petit visage, amaigri par l’angoisse et les privations de ces derniers jours.

– « Oui, » continua-t-elle, « j’ai vu que M. Couture est parti sans manger. Il faut qu’il trouve quelque chose de chaud quand il rentrera. »

– « Mais, je suis là, » fit l’enfant.

– « Non, » répondit-elle. « C’est mon affaire. Je suis meilleure cuisinière. Toi, travaille à ton champ, pour que M. Couture voie ton courage. »

– « Oh ! j’en aurai, » dit l’enfant.