Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/273

Cette page n’a pas encore été corrigée

comme avait fait Laurence sur le tas de cailloux, la veille, d’un geste qu’il aurait eu pour son fils, et, comme la veille, sous cette caresse pitoyable, cette crise convulsive s’apaisa peu à peu, tandis que les deux témoins de ce remords, si émouvant chez un être si jeune, se regardaient, en proie, l’un et l’autre, à une même inquiétude. Laurence fut la première à l’exprimer :

– « Mais, s’il se livre, c’est le procès, la maison de correction… Qu’est-ce que nous pourrons pour lui, alors ? Rien… »

– « Il ne faut pas qu’il se livre, » dit Couture, « et il ne faut pas que Brugeron reste en prison… Il y a un moyen… Seulement… Ah ! j’étais si fier de n’avoir jamais menti ! … »

– « Mais ce ne sera pas mentir, » interjeta vivement Laurence.

Elle devinait et le projet de Pascal et l’objection dressée dans cette conscience d’honnête homme simple. Dieu ! Que Libertat était