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d’elle depuis la disparition de Virgile, qu’il tenait tant à cacher. La porte de cette pièce était fermée. Dans son impatience, la jeune fille l’ouvrit d’un geste impulsif. Elle vit un spectacle qui la paralysa d’étonnement. Couture était assis, le coude sur la table, la tête appuyée sur sa main gauche. De sa droite il tenait les deux mains du petit garçon, assis à côté de lui et qui le regardait. L’homme et l’enfant se taisaient l’un et l’autre, dominés par une émotion trop forte pour s’exprimer. Il y avait sur le visage de Pascal comme une agonie de tristesse résolue, et, sur celui de Virgile, une espèce d’attente à demi extatique. Laurence fit un pas en avant. À ce bruit, tous deux tournèrent la tête, pris d’une anxiété, moins aiguë chez l’enfant que chez l’homme.

– « Ah ! c’est toi ! » dit celui-ci avec un visible soulagement.

Il s’était levé dans un sursaut, et, posant la main sur la tête de Virgile demeuré assis :