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Pascal, c’est maintenant que tout devenait si simple. Il suffisait qu’elle allât lui dire :

– « Je ne veux pas que tu partes. Moi aussi, je t’aime. Tu m’as demandé de t’épouser. Si tu veux encore, c’est oui. » Elle s’entendit mentalement prononcer ces paroles et ajouter : – « Tu ne refuseras pas à ta femme la première chose qu’elle t’aura demandée ? … »

Cette première chose, ce serait de ne pas perdre Virgile.

– « Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ? » se dit-elle. Si souvent elle avait vu des fleurs s’ouvrir en une matinée parce que c’était le temps, de même l’éclosion totale de son amour s’était accomplie seulement depuis ces quelques heures. Toute joyeuse d’agir désormais dans la vérité de son cœur, elle en tremblait, cependant. Elle ne se comprenait pas encore elle-même. D’instinct, elle voulut mettre un peu de temps entre