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peut quand même vous tromper. Puisque son patron connaît son acte, je ne lui apprendrai rien, si je lui en parle. Il faut que, d’homme à d’homme, nous nous expliquions sur le caractère de cet enfant. Si son témoignage, non plus vis-à-vis de vous, qu’il peut craindre d’attrister, mais vis-à-vis de moi, est favorable, alors, oui, je serai en droit d’introduire ce garçon chez mon fermier. En tout cas, j’y aurai moins de scrupules. Vous l’avez dit vous-même en arrivant, – maintenant, je vous comprends et vous donne raison, – c’est grave, c’est très grave. Pour me décider, je vous le répète, il faut que je cause avec cet homme. »

– « C’est inutile, » dit-elle. « Il ne voudra pas causer avec vous… Mon Dieu ! » ajouta-t-elle en joignant les mains, « que faire ? que faire ? »

Libertat la regardait. Plus il la voyait passionnément désireuse de sauver le petit