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avec l’argent de celui qui, reste. On ne l’a pas vu depuis ces trois jours, notez cela, et c’est déjà bien extraordinaire qu’on ne l’ait pas recherché et interrogé. Car, enfin, celui qui l’emploie, votre voisin… »

– « Il a été étonné de cette absence, » interrompit Laurence. « Heureusement, il n’a pas parlé d’abord, et il ne parlera plus maintenant. »

– « Il sait donc ? » demanda Pierre.

– « Tout, » dit Laurence, « et c’est une preuve de ce que vaut ce garçon : cet homme qui le connaît du pied et du plant ne le dénonce point. S’il ne le garde pas, c’est qu’il l’aime trop. Il ne supporte pas qu’un enfant auquel il est si attaché ait fait cela. Vous voyez bien que vous pouvez donner ce malheureux à votre fermier.

– « Je vois surtout que vous avez beaucoup de cœur, mademoiselle Laurence, » répondit Pierre. « Mais vous êtes femme. Vous êtes tendre. Votre pitié pour ce garçon