Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/238

Cette page n’a pas encore été corrigée

gestes quand elle est d’essence généreuse, incapable d’un jugement vérifié et réfléchi. Désireux, comme il était, de plaire à Laurence, il aurait essayé de contenter un désir qui ne lui semblait déraisonnable que dans l’excès de son intensité. Mais elle avait parlé d’un voisin, et qu’elle avait évité de nommer. Était-il possible que ce voisin fût ce Pascal Couture autour duquel son imagination fermentait, depuis les phrases si adroitement sournoises de sa mère ? Si ce voisin était Couture, quel motif Laurence avait-elle de souhaiter que cet homme et lui ne se vissent pas, alors qu’ils se connaissaient d’une part, et que, de l’autre, elle paraissait tenir si fort au placement de son protégé ? Oui. Quel motif ? Poser une question directe, c’était se découvrir, et déjà la méfiance étant trop éveillée en lui pour qu’il ne rusât point.

– « Votre témoignage me suffit, en effet, » répondit-il, « et je comprends votre appréhension.