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plus désobligeante encore, en ajoutant :

– « Je suis très bon garçon, vous savez ; mais tout de même ! … »

Laurence sentit qu’elle venait d’être maladroite, sans bien s’expliquer en quoi. Elle était si anxieuse de réussir dans sa démarche qu’elle s’excusa, presque humblement.

– « Je me suis mal exprimée, dit-elle, « pardonnez-moi. C’est que depuis hier soir, je suis trop tourmentée ! … Il s’agit d’un enfant. »

Le poison subtilement injecté dans la sensibilité de l’amoureux l’avait déjà, et en si peu d’heures, tant travaillé qu’à ce mot d’enfant, un atroce soupçon lui traversa la pensée. Il répéta : « Un enfant ? », avec une angoisse qui se dissipa aussitôt, à entendre Laurence qui continuait :

– « Oui, un petit garçon de treize ans, bien malheureux. Vous m’avez parlé, hier, de votre domaine de Collobrières, et des femmes qui s’y trouvent. Je voudrais obtenir