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Cette question du jeune homme avait fait écho tout de suite à la perfide insinuation, soulignée avec une finesse :

– « Tu n’as pas la prétention, » avait répondu la mère en riant, « qu’une aussi jolie fille ne fasse point parler d’elle, tout bonnement parce qu’elle est si jolie, avant, pendant et après le mariage. Ça n’empêche pas d’être heureux, les mauvais propos. »

– « Les mauvais propos ? On vous en a répété sur Mlle Albani ? »

Le jaloux était amorcé. Un entretien avait suivi, si adroitement dirigé par les répliques de la mère aux demandes de son fils, par ses équivoques et par ses reculs, que celui-ci avait, pour la première fois, pensé à Couture comme à un rival possible. On sait déjà que les rencontres des deux jeunes gens chez les Albani n’avaient pas été fréquentes. Couture les avait évitées, parce qu’il en souffrait trop. L’eussent-elles été, l’aspect effacé du jardinier et sa boiterie l’auraient toujours