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hostile avait eu l’art de recueillir d’autres témoignages sur l’intérêt porté à Laurence par ce « voisin » de l’Almanarre : c’en était assez pour justifier devant sa conscience les discours qu’elle avait tenus à son fils le soir du goûter. Bien entendu, elle avait réservé ce poison du potin savamment rapporté, pour le moment où elle aurait elle-même fait en apparence toutes les concessions. Elle avait donc commencé par un éloge outré de la jeune fille, à l’étonnement avoué de Pierre, pour finir :

– « Alors, tu ne m’as pas trouvée assez aimable pour elle ? C’est que j’étais intimidée, moi aussi. Avec ces personnes qui ne sont pas tout à fait de la même société, on se sent devenir gauche, par peur de les froisser. La prochaine fois, tout ira mieux, tu verras. En tout cas, elle est bien intelligente, bien fine. Et on aura beau dire, j’aurai là une charmante bru. »

– « On aura beau dire ? … »