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irritation de Pierre l’irritait elle-même ? Elle ajouta, d’une voix sèche, ces mots, qu’elle se reprocha aussitôt d’avoir prononcés ainsi :

– « Il s’agit de quelque chose de bien plus grave… Pardon si je vous froisse. Quand je vous aurai parlé, vous comprendrez. »

– « Quel ton de mystère ! » répliquait-il sèchement à son tour.

Puis, avec une ironie frémissante :

– « Ce n’est pas très gracieux, en effet, de m’apprendre qu’il y a pour vous quelque chose de plus grave que la demande que je vous ai faite hier. Vous me permettrez de n’être pas de votre avis, et de penser, aujourd’hui comme hier, qu’il n’y a rien de plus grave pour moi que votre réponse. »

Une méchanceté frémissait dans son accent, maintenant, dont Laurence ne pouvait pas deviner la cause. Un événement s’était produit depuis la veille dans la vie de