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que si les deux femmes ne l’eussent pas vue, du bord du champ, courir vers l’angle de la route, où Libertat venait d’arrêter sa machine, à l’entrée de l’allée.

– « Té ! … » fit Marie-Louise, « faut croire qu’elle a peur de causer avec lui devant nous… »

– « Il vient lui apporter la décision de sa maman, » répondit Françoise Albani. « Je t’ai déjà dit : si Mme Libertat l’a prié à goûter hier, c’est pour la connaître, et, si elle veut la connaître, c’est qu’il a parlé de l’épouser. »

– « Chez qui crois-tu qu’elle se commandera sa robe de mariée ? » interrogea Marie-Louise. « Quel dommage qu’Ida ait mal tournée ! Elle faisait si joli !

Ida était une compagne d’enfance des deux sœurs, dont l’aventure restait le scandale légendaire de l’Almanarre. Un instant couturière, elle s’était laissé enlever par le