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qu’il ne reparaisse pas ici, ou bien… »

– « Mais qu’est-ce qu’il va devenir, alors ? » implora Laurence.

– « Et moi, qu’est-ce que je deviendrais avec un assassin chez moi ? Son complice ! M’en faire un fils, maintenant ? Un enfant qui a tué son frère ? Non. Non. Non. Je ne le reverrai pas, et ça vaut mieux. Car, si je le revoyais… »

Il souleva son bêchard d’un geste terrible, puis, le laissant retomber, il passa la main sur son front, et son sursaut de colère s’achevant dans un accablement :

– « Tout ! » reprit-il d’une voix sourde. « Je perds tout ! Lui et toi ! … Pourquoi ne m’as-tu pas dit, hier, que tu épousais M. Libertat ? Oui, pourquoi ? Tu as goûté avec sa mère, l’après-midi. On est venu me le raconter. Ah ! il y a des gens méchants ! Elle t’avait donc invitée déjà, quand nous nous sommes parlé le matin, et tu me l’as caché. Je comprends : si elle t’a invitée, c’est