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ce petit ? Tu paierais aux Nas ce qu’il faudrait. Ce serait ton fils. » Je me disais encore : « Tu n’as pas eu de chance. Tu seras sa chance, à lui. Il sera ta revanche. » Oui, je l’aimais. Depuis deux ans, on pioche cette terre ensemble. Ça attache, la terre ! On causait tout le long du jour. J’essayais de lui former les idées. Quand il portait son argent à son père, le samedi soir, je lui disais : « C’est bien. Ça se doit. Dieu te le paiera. » Quand ils lui ont pris ses cent francs et que je l’ai vu si triste, je l’ai consolé : « Voyons, petit, qu’est-ce qu’il y a donc dans le quatrième commandement ? C’est tes parents. » Et puis, cette horreur, cet assassinat ! Il se serait battu, avec l’autre, et il l’aurait tué d’un mauvais coup, en se battant, je lui pardonnerais. Mais ça ! Mais ça ! … Et il l’a regardé se noyer, devant lui, sans l’aider, son frère ! Car, enfin, il ne la pas aidé. Et pour une bicyclette ! … C’est abominable ! Abominable ! Surtout,