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de ses palmiers. Il y avait beaucoup de chances qu’à cette heure elle trouvât Pascal occupé à la même besogne que les ouvriers de la maison Albani. La saison le voulait. Il était, en effet, parmi ses pommes de terre, lui aussi, un bêchard à la main, et qui travaillait seul. Qu’il n’eût pas pris un journalier pour l’aider, c’était la preuve qu’il continuait de dissimuler à tous la disparition du petit garçon. À l’arrivée de la jeune fille, il se redressa de sa besogne. Sur son mâle visage, bruni par le soleil, comme une rancune farouche avait passé. Ses rudes mains se contractaient sur le manche de son outil, en tremblant un peu. Laurence observa qu’un des doigts de la droite était enveloppé d’un chiffon que retenait un fil grossièrement noué. Dans son embarras, elle saisit ce prétexte pour entamer la conversation.

– « Tu t’es blessé, Pascal ? » interrogea-t-elle.