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Cette bonasserie de Marie-Louise, si terre à terre, si animale, cette finauderie rustaude de sa mère, cette brutalité haineuse de son frère, c’étaient les tares dont l’ancienne compagne de lady Agnès souffrait dans sa famille. La dignité simple de son père et sa cordiale bonté, c’était la poésie de la maison. Il semblait qu’à ce tournant suprême de sa vie, à la veille de prononcer un oui ou un non qui lui ouvrirait ou lui fermerait pour toujours la sortie hors de sa condition, la destinée eût voulu ramasser devant elle tous les éléments de cette condition : ses mesquineries et ses générosités, ses petitesses et ses grandeurs. Le symbole en était ce globe de noces, dont la laideur l’avait souvent désolée, par comparaison avec les précieux bibelots de Mireio Lodge et de Vernham Manor. Elle avait, pourtant, évoqué ce pauvre objet comme le témoin de son honneur, et, ce faisant, elle avait senti ce que gardent d’auguste, à