Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/195

Cette page n’a pas encore été corrigée

magistrature sans appel, n’aurait pas eu un ton plus péremptoire pour dire :

– « Elle a juré sur notre mariage. Nous devons la croire, tu entends, la maman, et toi aussi, Marius. On la laissera tranquille, je le veux. Va me préparer mon déjeuner, Françoise. Et toi, Marius, attelle Pied-Blanc. Il faut retourner à la colline assez tôt et débiter le bois coupé aujourd’hui. »

La femme et le fils obéirent, sans hasarder ni une parole de réponse ni un geste. Quand Albani et Laurence furent en tête à tête :

« Je t’ai crue, » dit le père à sa fille, – gravement et tendrement, – « parce que c’est toi et qu’il y avait ça… » – Il montra le globe et fit le signe de la croix comme elle, tout à l’heure. « Mais tu dois m’obéir, toi aussi. Je ne te demande pas ce que tu as fait cette nuit, puisque tu as juré que tu ne devais pas le dire. Mais j’exige de toi un autre serment, c’est que tu ne quitteras