Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/190

Cette page n’a pas encore été corrigée


Cette étrange demande provoqua chez Albani et chez sa femme deux réactions très différentes. Tandis que le père regardait sa fille avec les yeux étonnés d’un brave homme à l’âme très simple, une lueur futée d’intelligence, comme une promesse de complicité, passait, dans les prunelles brunes de la mère, qui fut seule à répondre :

– « Mais oui, nous le savons que tu nous aimes et que tu nous aimeras toujours, quoi qu’il arrive. »

Elle traduisit aussitôt ce, « quoi qu’il arrive » en ajoutant :

– « Même si tu te maries avec quelqu’un qui fasse de toi une dame. »

Ce fut à son tour d’être étonnée quand Laurence, relevant le sous-entendu de cette phrase, répondit :

– « Non, maman, il ne s’agit pas de mon mariage, comme tu le penses. Il s’agit de mon honneur. Vous êtes bien persuadés tous deux, n’est-ce pas, que votre fille n’y