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avec cette fierté d’une fille très libre et d’autant plus irritable pour ce qui touche à sa réputation qu’elle doit se garder elle-même.

– « Tu peux parler à papa, » répondit-elle. « Je ai rien fait de mal, je le lui dirai, et il me croira, lui. »

« Il te croira peut-être, » répliqua le colérique jeune homme. « Moi, je ne te crois pas, et je ne supporterai pas que ma sœur devienne une fille entretenue. Dis-lui bien cela à ton Jholicur8. »

Il se recula, pour laisser entrer Laurence, comme elle l’avait demandé, en fermant les poings du geste de quelqu’un qui se retient à peine de frapper.

Cette scène avait laissé la jeune fille révoltée de l’injustice de son frère. Elle fût pourtant demeurée de cœur tranquille par