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ensuite que Laurence sortît de sa chambre, longeât le couloir, ouvrît le verrou de la porte. Autant d’actions bien simples, mais entre lesquelles son effroi d’être entendue mit des intervalles qui lui parurent interminables. Interminable, la descente, sur la pointe des pieds, de l’escalier de pierre extérieur à la maison. L’aboiement du chien de garde lui fit sauter le cœur. L’ayant reconnue, comme il avait sans doute reconnu Virgile, il bondit au-devant d’elle, soudain caressant et silencieux. Enfin, elle était sur le terre-plein, et elle courait au petit garçon, qu’elle aborda en le prenant par les épaules en lui disant tout bas :

– « Où est ton frère ? »

– « Là, » répondit Virgile, tout bas, lui aussi.

Il répéta : « Là, » en montrant de sa main, à droite, un point qu’il voyait sans doute, mais que Laurence chercha vainement à distinguer dans cet horizon, comme martelé