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au sinistre soupçon énoncé par Pascal sur la disparition simultanée des deux frères Du coup, les troubles personnels de la jeune fille cédèrent la place à une seule anxiété : savoir pourquoi cet enfant était là et ce qu’il avait fait. S’il se cachait de la sorte, c’est qu’il se croyait en danger. Quel danger ? … Cette question emportait avec elle une réponse si redoutable que Laurence en frémissait tout entière. Elle commença de s’habiller pour descendre, parler à l’enfant et savoir. Elle dut s’arrêter plusieurs fois, tandis qu’elle passait ses vêtements, par peur que le bruit des étoffes froissées et des meubles déplacés ne réveillât son père, sa mère, sa sœur, Marius, endormis à si peu de distance. Elle comprenait qu’à tout prix il fallait que la présence du petit restât ignorée. Mais pourquoi cette présence ? Pourquoi cette épouvante, cette supplication ? Par bonheur, la bastide était vieille et les murs épais. Il fallut