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vieil homme et de cette vieille femme, la sœur de Marius et de Marie-Louise, née et grandie dans cette bastide, pourrait bien habiter un château, mener une vie de châtelaine, – elle ne serait jamais une vraie châtelaine. « Deux cent cinquante hectares ! » avait dit Pierre Libertat. Le rappel de ce chiffre évoqua pour elle les gros revenus d’une large exploitation. Elle savait, à un centime près, ce que valaient l’estagnon d’huile, la bonbonne de vin, la douzaine de roses, le kilo d’écorce d’un chêne-liège. Ses parents, eux aussi, savaient que Mme Pierre Libertat serait très riche, et alors, dans les mauvaises années…

– « Dans les mauvaises années, » se répétait-elle en marchant vers sa chambre, pour y dépouiller sa toilette d’apparat, « je les aiderais. C’est bien naturel qu’ils y songent. »

En même temps, elle voyait le regard de la terrible femme qui serait sa belle-mère,