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parler d’abord à mes parents avant de vous répondre. »

– « Je m’y attendais, » fit-il ; « mais vous ne me répondez pas non. C’est ce que j’espérais à peine. Merci. »

– « Je ne vous réponds rien, » dit-elle, en dégageant sa main que le jeune homme avait saisie, et il la serrait dans les siennes, en l’appuyant passionnément contre ses lèvres.

Elle répéta, irritée de cette brûlante caresse :

– « Rien, absolument rien. Mais laissez-moi rentrer seule. Il se fait tard et il ne faut pas qu’on nous voie ensemble. »

– « Ne rien me répondre, » insista-t-il, « c’est ne pas me répondre non. Vous ne pouvez pas m’empêcher de m’en aller sur une espérance, ni de vous en remercier. Adieu ma Laurence, » osa-t-il ajouter, en mettant dans cette amoureuse appellation tout son désir, toute sa volonté. « À demain ! »