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la vieille demeure, et une châtelaine qui s’entendrait à gouverner ce petit royaume : deux cent cinquante hectares de chênes-lièges, de vignes, de prairies, d’oliviers. » J’ai eu trente ans le mois dernier. D’après le Code, le consentement de ma mère ne m’est plus nécessaire pour me marier, je suis bien tranquille, d’ailleurs. Elle le donnera. La fortune est à moi, et elle me sait trop décidé, quand une fois j’ai pris un parti, pour ne pas se rendre compte qu’il lui faudra ou plier ou se brouiller avec moi. Elle pliera… je vous parais dur, peut-être, mademoiselle ? Que voulez-vous ! Je suis un ancien marin, et j’ai mené une vie dure. Vous comprenez, à présent, pourquoi ma mère a été un peu aigre, tout à l’heure. Elle vous a trouvée trop charmante, voilà tout. Et vous comprenez aussi pourquoi, lui ayant parlé d’abord, et m’étant mis en règle avec mes devoirs de fils, je me considère comme ayant le droit de vous dire : « Mademoiselle,