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Elle prononçait five comme rive et lady comme adi dans adieu, en supprimant le prénom devant le nom de famille. Ainsi avait fait Laurence elle-même quand elle avait rencontré sa bienfaitrice. De quelle gentille manière celle-ci l’avait initiée à une de ces étiquettes de la gentry anglaise, sans cesse méconnue sur le continent ! Fille d’un comte et mariée à un simple baronnet, lady Agnès conservait officiellement son prénom, pour marquer sa noblesse propre. La jeune fille eut sur les lèvres cette observation. Elle ne la fit pas, intimidée de plus en plus par sa hautaine interlocutrice, qui continuait :

– « Je l’ai rencontrée, cette lady. Nous autres, Provençaux des vieilles familles, nous n’aimons pas beaucoup les Anglais, nous surtout qui avons eu deux ancêtres tués à Trafalgar… Mais, pour une Anglaise, lady Vernham était assez artiste. C’est elle, m’a dit Pierre, qui vous a appris