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le mot : liberta que la garde-barrière avait chanté son couplet. C’était pour lui rappeler qu’il y a un esclavage dans une union avec un homme riche, du jour où la fantaisie de cet homme est une fois satisfaite. Ce point d’interrogation sur le lendemain, si elle devenait jamais la femme du demi-noble, que Laurence se l’était posé souvent Cette incertitude avait toujours mis du malaise dans leurs relations. Au fond, c’était la nature du sentiment de ce garçon pour elle qui lui demeurait indéchiffrable. Sur le point d’être présentée à la mère de son énigmatique amoureux, elle en venait, par un détour de son cœur non moins indéchiffrable pour elle-même, à souhaiter que cette entrevue aboutit à une rupture. Cette cour de l’élégant jeune homme flattait tant de ses secrets penchants ! – Mais c’était une émotion toute superficielle. Le fond vrai de sa sensibilité restait réfractaire. Et comme elle était, à travers